Ah ! Ma terre. Ah ! Mon royaume.

Je me languis de toi. Ton image me hante. Chaque marre tremblante, vestige des larmes des cieux, chaque mirage au fond de mes yeux, dessine, l’espace d’une poussière de temps, les lignes de ton visage.

Ah ! Ma terre. Ah ! Mon royaume

Si loin de ta voix, je crois percevoir ce chant étrange que tu me murmurais en un grand vent. La plainte des arbres, ici, n’a pas le même charme, leur son est un cri qui anéantit mes rêves et désirs.

Ah ! Ma terre. Ah ! mon royaume.

Je m’ennuie de tout tes bruits. Ton parfums me poursuit. Pas une fleur sauvage, pas un brin de cette herbe qui m’enchaîne n’a la subtilité de tes odeurs ancestrales ni la couleur de tes plaines automnales.

Ah ! Ma terre. Ah ! Mon royaume.

Je suis perdue loin de ton corps de récolte. Je suis exilée à tes frontières dociles. La terre en un souffle suspect me donne de tes nouvelles mais les roches messagères me sont bien trop étrangères.

Ah ! Ma terre. Ah ! Mon royaume.

Dis-moi pourquoi a-t’il fallut que je parte en voyage ? Dis-moi terre dont je vibre à chaque moment ; dis-moi Champagne, pourquoi je t’aime autant ?